DOMINIQUE A

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Cela fait plus de deux décennies que Dominique A plane avec sagesse et modestie sur le monde de la chanson française. Considéré comme l’un des fondateurs de la nouvelle scène française du début des années 90, ce n’est que ces deux dernières années que le poète moderne se voit récompensé comme il se doit pour son travail et ce, grâce à son dernier opus, « Vers les lueurs » (2012). Un succès mérité sur lequel il revient.

 

Ton dernier album, « Vers les lueurs », semble musicalement différent, peut-être moins rock, il y a aussi l’apparition d’instruments à vent. Pourquoi cette nouvelle direction ?

Par envie ! Aussi pour se démarquer de l’album précédent et de tout ce que nous avons déjà fait auparavant. Comme je suis un artiste qui travaille en solo je n’ai pas d’avis à demander à quiconque, je ne suis pas dans un groupe où la prise de décision est commune et donc très lente. J’ai la chance de pouvoir suivre mes propres envies et c’est donc assez simple pour moi de changer mon fusil d’épaule. Je ne sais pas si cet album est vraiment moins rock, l’idée était de mêler des instruments classiques aux instruments électriques et surtout d’enregistrer dans les conditions du live.

 

Cet album a été disque d’or en janvier dernier, le premier de ta longue carrière, comment peux-tu expliquer cet engouement ?

Comme tout le monde, je le constate sans vraiment pouvoir l’expliquer. C’est sans doute lié au fait que trois des chansons de l’album ont été diffusées sur les radios, cela change la donne. La musique y est aussi plus chaleureuse que dans l’album précédent qui était plus électronique, il y a beaucoup de gens qui n’accrochent pas à ces sonorités-là. Le public a aussi peut-être senti que cet opus a été enregistré par des musiciens jouant ensemble dans la même pièce. Puis l’année dernière nous avons bénéficié d’un appui médiatique autour de mes 20 ans de carrière. Je pense que tout se joue sur des phénomènes d’accumulation.

 

Tu as récemment été élu meilleur interprète masculin de l’année aux Victoires de la Musique, comment réagis-tu face à cette « consécration » ?

Avec effarement dans un premier temps, dans le bon sens du terme. J’étais complètement sonné, je ne m’y attendais pas du tout. J’étais déjà heureux de figurer parmi les quatre nommés dont j’étais le moins connu. L’année précédente a été très faste pour moi, avec beaucoup de bonnes surprises et je me suis dit que les gens du métier qui ont voté ont pris acte de tout ça. En tout cas c’est un plus énorme dans mon parcours car le regard des gens dépendra, à l’avenir, de cette victoire.

 

Après plus de 20 ans de carrière dans la musique en tant qu’auteur-compositeur-interprète, ce disque d’or et ce triomphe aux Victoires de la Musique n’ont-ils pas un petit goût de « revanche » ou bien un juste retour des choses ?

Ni l’un ni l’autre. C’est sûr, je suis content que ça vienne après tout ce temps. Mieux vaut tard que jamais ! Il existe beaucoup d’artistes qui ont plus de 20, 30 ou 40 ans de carrière derrière eux et qui n’auront jamais ce prix-là. Je pense qu’il n’y a rien de « juste » à proprement parler, c’est plutôt une chance qui m’est donnée. Je considère que je dois beaucoup à la musique, chaque chose qui m’arrive est un plus et je n’ai jamais considéré qu’elles m’étaient dues. Je n’ai pas à me plaindre, des gens suivent mon travail depuis mes débuts, mes salles ne sont jamais vides, etc. Grâce à la musique j’ai la vie dont je rêvais.

 

Tu es considéré comme l’un des fondateurs de la nouvelle scène française du début des années 1990, que penses-tu de cette même scène au jour d’aujourd’hui ?

Je la trouve vraiment pas mal. Nous devrions même parler « des » scènes françaises puisque c’est très éclaté et varié ! En tout cas c’est beaucoup plus riche que lorsque j’ai commencé, au début des années 90. À cette époque en France c’était un peu la misère, c’était assez compliqué de faire des disques. Mais aujourd’hui ça a complètement explosé ! C’est vivant ! Chacun peut en faire chez soi avec les bons et mauvais côtés de la chose, c’est-à-dire qu’il y a un phénomène d’engorgement. Je ne fais pas partie des gens qui pensent qu’il ne se passe rien en France, que ce qui s’y produit est de la merde ! Au contraire, je suis assez enthousiaste et j’achète régulièrement des disques français.

 

Antoine Gaudin

Le 03/04 au Théâtre Lino Ventura – Nice (06) et le 06/04 au Théâtre Municipal – Annonay (07)

www.commentcertainsvivent.com

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