CHARLELIE COUTURE

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#NVmagLiveReport
Le 02/11/19 au Théâtre Croisette – Cannes (06)

Charlélie Couture, casque nu, s’installe aux claviers suivi de près par ses musiciens, le fidèle Karim Attoumane à la guitare, le batteur Martin Mayer et le multi-instrumentiste Pierre Sangra, il jouera, tour à tour, du violon, du banjo et de la mandoline électrique. Souvenir du précèdant album (Lafayette) le groupe sonne par moments très bayou, country-cajun, debout dans la boue.
Charlélie Couture promène toujours son regard doux-amer et poétique sur le monde et ses congénères. Tout juste teinté d’une certaine nostalgie, d’une tonalité désabusée. Sa voix est là pour nous restituer ses mots, toujours aussi singulière, et il en joue comme d’un vibrato sobre et posé. Une première partie où les chansons s’enchaînent, sans un mot, sans communication avec le public. Mais l’émotion est là, au détour d’une phrase, au son d’un banjo électrifié qui s’accorde si bien avec le timbre du chanteur.
Et puis, Comme un avion sans aile prend son envol : « Vous voilà rassurés » dit-il au public, et l’on sent que d’avoir passé la chanson, que chacun attendait, le libère. « J’ai fait pleins de choses depuis », et encore aujourd’hui « je ne veux pas m’endormir ». Pour lui, être artiste c’est résister, et c’est ce qu’il chante. Parce que depuis l’été 75, pas très loin d’Avignon, il y a de moins en moins d’oiseaux. Alors le chanteur veille et nous livre ses pensées. Après un passage dans un fauteuil en cuir tout défoncé, ils finissent le set par une reprise d’un chanteur, d’un troubadour, échappé vers un ailleurs et qui nous manque beaucoup. « Pars » de Jacques Higelin tout en sobriété et émotion.
Au rappel, on marchera, un moment, aux côté de Jacobi et on finira sur le toit d’une maison, avec des souv’nirs idiots mais qui donnent un peu de lumière, les jours de pluie.

Jacques Lerognon

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