BROOKLYN FUNK ESSENTIALS

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Réputé pour ses performances scéniques, le collectif new-yorkais de musiciens, chanteurs et poètes célèbre son 20ème anniversaire et sort son 5ème album studio « Funk Ain’t Ova » Si à ses débuts le groupe se plaisait à transcender les genres en mixant avec panache jazz, hip-hop et rythmes latino, aujourd’hui il revient à son fondement, le funk. Les membres fondateurs Lati Kronlund et Papa Dee reviennent sur leur parcours.

 

 

Est-ce que le processus de composition de votre nouvel album est toujours le fruit d’un travail collectif ou émane t-il d’un noyau dur?

 

C’était véritablement un effort collectif, des membres du groupe ont écrit des paroles pour que d’autres les chantent. Par exemple Hanifah Walidah qui chante habituellement ses propres textes à écrit « Brooklyn Love » chanté par Desmond Foster. Everton Sylvester a écrit les paroles de « Hook », « Blast It! » et « Recycled ». La partie instrumentale est le fruit d’une collaboration à tous les niveaux. L’enregistrement nous a pris beaucoup de temps, avant nous étions tous à New-York mais aujourd’hui tout le monde est dispersé. C’est compliqué de se réunir mais nous aimons travailler en live, c’est pourquoi nous avons enregistré à Brooklyn, Birmingham et Stockholm.

 

Vous célébrez votre 20ème anniversaire et vous avez réuni les membres de vos débuts. Cela vous procure t-il les mêmes sensations qu’il y a 20 ans?

 

Nous avons vraiment l’impression que la boucle est bouclée, parce que nous avons retrouvé des chanteuses avec lesquelles nous avions travaillé à l’époque, comme les fantastiques Stéphanie McKay et Joi Cadwell. Depuis, nous avons toutefois beaucoup progressé, nous nous sommes vraiment développés en tant que groupe. Au début c’était assez chaotique avec les va-et-vient constants, aujourd’hui nous sommes une unité stable, nous le ressentons vraiment en concert, c’est formidable.

 

Vous êtes connus pour votre éclectisme, vous avez souvent mélangé les genres musicaux, nous retrouvons dans votre discographie des morceaux jazz, hip-hop, électro et latino. Cet album signe un retour au funk comme un retour aux sources. Vouliez-vous vous recentrer ou est-ce que les autres styles musicaux vous inspirent moins?

 

En tant que producteur, je n’ai pas voulu produire un album électro, parce que ce n’est pas ce qui nous correspond. Pour notre premier album nous avions utilisé des boîtes à rythme et des samples qui correspondaient au style hip-hop de l’époque. Aujourd’hui nous utilisons un peu d’électronique sur scène mais aucune séquence pré-enregistrée. Ce qui est important pour nous c’est de jouer en live, nous ne voulons pas juste appuyer sur une touche d’ordinateur. L’album reflète cet esprit et les chansons sont telles qu’elles sont jouées en concert. Pour ce qui est du style je voulais revenir vers un son des années 70, c’est de là que vient mon inspiration, c’est là que se trouvent nos cœurs.

 

Vous êtes actuellement à Paris pour la promotion de votre album, où des attentats ont eu lieu récemment. En tant que groupe et symbole de diversité ces attaques touchent à ce que vous représentez. Comment réagissez-vous?

 

C’est terrible, je pense que d’une certaine manière le titre de notre album « Funk Ain’t Ova » c’est notre manière de dénoncer les dérives de notre monde depuis le 11 septembre. Le funk évoque l’amour et l’unité, nous devons arrêter de nous haïr et essayer de communiquer. Nous nous battons en faisant de la musique, notre but a toujours été de réunir des personnes de tous horizons, au-delà des différences, ce que nous aimons avant tout c’est travailler et jouer ensemble.

 

Votre album s’appelle “Funk Ain’t Ova“, avez-vous eu peur qu’il meurt?

 

Oui car d’une certaine manière le respect de la musique s’est perdu ces dernières années. Il est devenu difficile de vivre en vendant des albums, les moyens tels que le streaming permettent uniquement aux groupes déjà très connus ou aux opérateurs de gagner de l’argent. Il faut surtout préserver la musique live avec des musiciens, des instruments, cette expérience qui ne peut pas se vivre devant un écran.

 

Evelyne Rydlöf

 

www.brooklynfunkessentials.com

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