JEANNE ADDED

0
42

#NVmagZoom

Actuellement en pleine tournée irradiante pour présenter son deuxième album “Radiate”, trois ans après un premier opus au titre annonciateur “Be Sensational”, Jeanne Added prend le temps de revenir avec nous sur son parcours et plus particulièrement sur ce disque lumineux et électro fait en collaboration avec le duo franco-écossais Maestro.

Comment se passe cette tournée ?

Bien ! On joue à Caen ce soir. On s’entend bien avec le public, on passe de bons moments ensemble, c’est très agréable. Le truc avec le public c’est que je n’ai pas d’attente particulière. J’ai un public très éclectique : certains sont plus ou moins actifs mais ce n’est pas le signe qu’ils apprécient plus ou moins la musique.

Ce deuxième album s’est envisagé dans une globalité où il s’est plutôt construit petit à petit ?

Il y avait un projet de faire un second album, en revanche la musique et l’écriture se sont faites au fur à mesure. On se rend compte petit à petit qu’il y a une cohérence entre les morceaux composés. J’aime bien quand ça se passe comme ça : pas de préméditation. Tu te rends compte du sens qui s’esquisse entre les morceaux en les faisant un par un.

Cette prise de conscience est solitaire ?

Non, je m’en rends compte avec l’équipe de musiciens avec laquelle je travaille, pour cet album en l’occurrence Maestro.

Y t- il un lien entre les deux albums ou sont-ils deux projets autonomes ?

Je crois qu’il y a un lien. Le deuxième album est une réponse au premier en quelque sorte. Ils sont opposés dans leur conception : le premier album était difficile à sortir, difficile à faire, alors que pour celui -ci j’ai adoré prendre le temps d’acquérir plus de tranquillité, de changer un peu ma méthode de travail. Radiate est dirigé vers l’extérieur.

Est-ce que la bonne réception du premier album a joué sur cette envie d’être plus tourné vers l’extérieur ?

Absolument, dans la prise de confiance en soi, cela m’a permis d’entretenir une relation plus tranquille avec la création.

Cette évolution se remarque aussi dans les choix des visuels de vos deux pochettes

Oui, c’est pensé, il y a un négatif et un positif. On peut voir les deux albums comme deux pôles. La suite sera complètement autre chose en revanche. Enfin complètement différent, j’en sais rien mais en tout cas un autre chapitre c’est certain.

Comment se passe le processus d’écriture de chansons ?

C’est un processus normalement solitaire pour moi cependant pour cet album j’ai coécrit certains morceaux (avec le duo franco-écossais Maestro). Ecrire, selon les moments ça peut être un besoin mais aussi un acte fait sciemment avec un vrai travail de recherche. Au départ, il y a souvent une introspection puis une observation du monde extérieur. Les premiers jets d’écriture sont des jets de nécessité. Ensuite, je retravaille énormément cette matière. En ce moment je suis en pleine tournée donc je n’écris pas beaucoup mais j’essaie malgré tout.

Est-ce qu’on peut parler d’une évolution dans votre façon de travailler vos textes ?

Le premier album est un album de la nécessité. Aujourd’hui, je travaille plus comme ça. Cela ne veut pas dire que je donne moins de ma personne seulement j’ai pris de la distance. Du recul. Ça procure une autre saveur à l’écriture. La notion de travail est primordiale : au même titre que travailler un métier, je travaille une technique, quelque chose de l’ordre de la recherche. Un peu comme un chercheur d’or, je suis en quête de chanson, de poésie, de l’émotion qui touche, qui me touche. Quelque chose qui me transforme, qui me fait du bien.

Qu’est-ce qui vous touche ?

Mes chansons quand elles sont terminées (rires). Plein d’autres choses évidemment ! Quand je recherche il faut que ça me fasse vibrer ! Mais il n’y a pas de mots à mettre dessus. Je refuse un peu d’en mettre. A trop expliquer, je me méfie.

Vous avez travaillé votre voix de quelle façon pour cet album ?

La voix bouge tout le temps, c’est une photo de là où l’on en est dans la vie. Elle est le reflet de nos émotions.

 

Est-ce que certaines chansons du premier album sont obsolètes ?

En tout cas certaines chansons sonnent moins justes vis-à-vis de la personne que je suis maintenant. Après je peux me remettre dans les états qu’elles évoquent. Comme du théâtre.

Comment appréhendez-vous la scène ?

Je ne mets pas en scène ma musique, j’essaie de faire au plus simple. Je ne veux pas de décor Pour la lumière j’ai travaillé avec Luis Ferreira  avec qui j’ai fait toute la première tournée. Comme c’est le cas dans ma musique et plus largement dans ma façon d’appréhender la musique, je n’aime pas les effets. Il peut y en avoir de temps en temps mais faut vraiment bien les choisir pour que ça ait du sens.

Avez-vous un personnage scénique ?

Je n’ai pas de personnage scénique. La scène est un endroit où je me sens être complètement moi-même. Bien que je disparaisse aussi un peu, c’est tout le paradoxe. Je le vis comme un exercice de présence et d’instant présent. Ça me plait, j’en tire beaucoup de sensations positives.

Quel impact à le succès sur vous ?

C’est toujours difficile à dire, les notions de succès sont très relatives, c’est surtout quelque chose perçue de l’extérieur. Ce qui est fantastique c’est que les concerts soient pleins. Faire des concerts c’est très concret. J’ai gagné en confiance ce qui me permet de travailler de manière plus apaisée. L’effet, c’est la confiance. La puissance, dans le sens celle qui permet non pas d’écraser les autres mais de s’élever, d’aller plus loin. J’ose me mettre en danger je crains moins de choses.

Qu’écoutez-vous en ce moment ?

Wagner

 

Nadja Grenier

Le 04/12/18 à la Paloma – Nîmes (30).

www.jeanneadded.com

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici