FLAVIA COELHO

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Optimiste, rêveuse réaliste, sa musique est à l’image de sa personnalité : métissée, épicée, souriante, faite de rencontres, de voyages et de réflexions sur le monde qui l’entoure. Après la sortie de son dernier album « Sonho Real », la chanteuse brésilienne est en tournée à travers la France et l’Europe.

 

« Sonho Real » (« Rêve Réel ») est le titre de ton dernier album. Quelle place occupe le rêve dans ta vie ? Tes rêves sont-ils devenus réalité ?

Mon rêve c’était de vivre de ma passion, la musique, et de voyager à travers le monde. Je n’ai pas de grands rêves, je valorise les choses du quotidien en me donnant des petites missions : être éveillée,  être en bonne santé, jouer ma musique, faire de nouvelles rencontres, apprendre de nouvelles choses… C’est ma mentalité brésilienne tiers-mondiste (rires).

 

Comment la définirais-tu cette « mentalité brésilienne tiers-mondiste ?

J’emploie l’expression avec ironie, mais ça n’a rien de péjoratif. Je fais partie des petites gens, je suis née dans les favelas à Rio. Disons que le Brésil est un pays plein de paradoxes ; développé bien sûr, mais dans lequel le poids des traditions reste très fort. Les femmes par exemple peuvent se dénuder mais il ne faut pas qu’on les touche, elles ont l’air libres, mais elles doivent se justifier devant la société et ça reste encore difficile d’être une femme noire là-bas…

 

Et sur la société française, dans laquelle tu vis depuis 10 ans, quel regard portes-tu  ?

J’ai l’impression qu’on vit une période un peu rétrograde, avec la montée de l’extrême droite, la situation des migrants… J’ai moi-même été sans papiers quand je suis arrivée en France, mais je connaissais les idées des Lumières, la liberté, l’égalité, la fraternité ; des idées que l’on étudie à l’école au Brésil. Alors quand je vois certaines personnes se perdre, souvent sous l’influence des médias, alors qu’elles ont accès à la connaissance, à l’information, plus qu’au Brésil, je trouve ça vraiment dommage. Mais il y a toujours une solution, même dans le situations difficiles, c’est ce que j’essaie de dire dans mes chansons. Essayons d’être des gens bien, mieux dans notre tête, dans notre peau, c’est comme ça que nous arriverons à être solidaires !

 

Tu écris tous tes textes. A quel moment poses-tu ton stylo, satisfaite de tes mots  ?

Quand je pleure ! Il faut que je sois émue, il faut que j’ai des frissons. Adèle il faut qu’elle vomisse avant de chanter, moi il faut que je chiale ! (rires) Je crois que c’est la seule façon d’être sincère. Le public n’est pas dupe ; ce n’est pas parce qu’il ne comprend pas mes paroles mot à mot qu’il ne saisit pas l’émotion que je veux transmettre. D’ailleurs en France, vous êtes très ouverts aux différentes cultures, aux musiques chantées en langues étrangères, j’adore Paris pour ça !

 

Bossa, forro, reggae, afrobeat,  ta musique se nourrit de plein d’influences. Est-elle à l’image de ce que tu écoutes ?

Dès que je suis libre je vais voir des concerts ! Il y a trois jours je suis allé voir Capleton, un grand prince du reggae jamaïcain, hier je suis allé au concert de mon pote Gaël Faye qui présentait son dernier album et ce soir je vais sûrement chanter un peu avec Trio Combo Brazil, une groupe qui vient de Paris et du sud de la France. D’ailleurs tu sais que les albums, on les fait entre Paris et le Sud. Victor Vagh, mon producteur est de Salernes, dans le Var (rires complices).

 

Une question qu’on ne te pose jamais et à laquelle tu voudrais répondre ?

Qu’est-ce que tu aimerais faire quand tu seras plus grande ? Et bien, je voudrais avoir plus de sagesse… et peut-être faire du cinéma aussi. Un autre rêve, tiens !

 

Anaïs Ledoux

Les 21 et 28/01/17 à L’Usine – Istres (13).

www.flaviacoelhomusic.com

 

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