EIFFEL

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Eiffel c’est 18 ans d’existence, de riffs et de paroles acérées. Pourquoi ce nom ? Par amour pour une chanson des Pixies. Le groupe s’est rapidement imposé sur la scène rock française, à la manière de Noir Désir. Au fil de leurs compositions, ils ont créé un univers, proche de la science-fiction et de la dystopie. Romain Humeau répond à nos questions.

On caractérise souvent vos textes comme une vision pessimiste de notre société et du futur qui l’attend. Est-ce pour vous, une volonté de prendre position dans un système qui vous ne convient pas ?

Ce n’est pas vraiment une vision pessimiste mais plutôt un axe de narration. On ne peut pas dire non plus que le monde est beau et que la modernité telle qu’on nous la propose est belle à voir. Ma vision personnelle ressort dans mes textes néanmoins nous partageons tous les mêmes idées au sein du groupe. On a beaucoup travaillé sur cet opus qui est en effet, un peu pessimiste, dur et sombre avec cependant des rebonds de tendresse et de bonheur. On a voulu évoquer cela par le biais de la fable, de la comédie mais bien sûr par l’anticipation. Je ne sais pas si c’est réussi mais c’était l’essai.

« Stupor Machine » sort le 26 avril. Vous abordez certaines thématiques déjà présentes dans votre premier opus « Oobick And The Pucks », est-ce un retour aux sources ?

Je n’y avais pas pensé, ce n’était pas calculé mais peut-être, un petit peu. La différence est qu’à la sortie de notre premier album nous n’étions pas envahis par cette hyper-communication comme nous la vivons actuellement. De plus la façon d’écrire n’est plus la même, à l’époque je n’avais pas d’Iphone dans la poche, juste un papier et un stylo.  

Vous vous inspirez de Georges Orwell et de Philip K. Dick. Pourquoi cette fascination pour ces auteurs ?

Ce n’est pas forcément une fascination pour ces auteurs mais plutôt des références. A un moment donné, c’est vrai que j’aimais cette idée d’anticipation, les limites entre l’étrange, le fantastique ou le merveilleux. Ce n’est pas évident d’accepter que l’on présente un album pessimiste où l’on dit les choses crûment donc je trouve que l’anticipation légitimise une forme de mise en scène.

Vos compositions sont imagées comme de réels longs-métrages. Quelles sont vos influences cinématographiques ?

J’admets que ne suis pas très cinéphile mais je peux en citer un réalisateur, Federico Fellini. Je pourrais également citer Brazil de Terry Gilliam ou bien les Monty Python. Cet album est inspiré par les idées de Kafka, si l’on parle d’influences littéraires, mais aussi de Mad Max 2, ce qui peut être étonnant. Il peut y avoir aussi en écho, les influences de séries actuelles comme Stranger Things ou bien Black Mirror.

Comment procédez-vous pour composer tous ensemble ?

On ne compose pas tous ensemble, je compose seul et encore, je suis de trop. J’écris accompagné d’une guitare ou d’un piano et je ne suis pas dans en studio. Généralement j’écris après que la musique soit composée, ce qui me donne une valeur mélodique pour que l’ensemble tienne la route.

Vos fans vous sont fidèles depuis plusieurs années, vous attendiez vous au fait que l’engouement perdure ?

S’il est question d’un petit engouement, c’est-à-dire les fans de nos débuts, oui on s’y attendait. En 2009 avec notre album À tout moment, nous avons eu plus de succès que prévu. Il y a ce pouvoir médiatique qui arrive à faire enfler un phénomène et de le faire redescendre aussitôt, ce qui influence le public.

Que peut-on vous souhaiter pour les années à venir ?

De l’écoute, sans être présomptueux, je pense que si les gens écoutent un peu ce que l’on fait ils pourraient aimer.

Romanne Canavese

www.eiffelnews.com

« Ce n’est pas évident d’accepter que l’on présente un album pessimiste où l’on dit les choses crûment donc je trouve que l’anticipation légitimise une forme de mise en scène. »

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