AaRON

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Après son dernier album en 2010, suivi d’une tournée dans le monde entier et d’un retour en studio, le duo AaRON, composé de Simon Buret et Olivier Coursier, a sorti son nouvel album « We Cut The Night » en septembre 2015. Nous avons voulu en savoir un peu plus sur cet album, sur leur méthode de travail ainsi que sur leurs ressentis. Entretien avec Simon le chanteur. « La musique c’est un art primaire qui fait que nous avons toujours un terrain de retrouvailles. Le partage c’est l’absolu, c’est ce que l’on vient chercher. »

 

Vous avez sorti votre nouvel album « We Cut The Night » en septembre 2015. Pourquoi ce nom ?
L’idée était de dire que la nuit notre masque social s’en va et nous sommes beaucoup plus libres que la journée. C’est pas du tout le côté sombre de la nuit, c’est plutôt le coté solaire, éclairé. Je prends souvent l’exemple que si nous avions cette conversation vers trois/quatre heure du matin, ce ne serait pas pareil. La nuit coupe la solitude, nous avons l’impression d’être privilégié dans les rencontres. La nuit est coupée par le son, la musique relie tout le monde. C’est ce qu’on ramène de sa nuit, de sa vie intime, de son monde intérieur. Et par là, comment on se présente aux autres.

Cet album est assez différent des anciens, il est par exemple un peu plus électro. Est-ce que c’était volontaire pour faire une espèce de coupure avec le passé ?
Nous avons plutôt creusé des choses qui étaient déjà dans les albums précédents. Si vous écoutez bien les deux albums il y a toujours eu un mélange de sons synthétiques et plus traditionnels. Même dans le premier album il y a des morceaux qui sont uniquement électroniques. Nous avons juste voulu créer quelque chose de très homogène donc peut être creuser des sons et aller plus loin encore. Nous n’aimons pas trop réexpliquer les choses, nous préférons aller vers l’inconnu. Ce qui nous intéresse le plus, ce sont des expériences, aller chercher de nouveaux sons, de nouvelles matières et de nouveaux textes. Ne pas se répéter parce qu’il y a tellement de liberté dans la musique, autant aller chercher des nouvelles choses. Nous n’avions pas cette volonté de rupture, mais nous ne voulions pas non plus nous répéter.

Cela faisait 5 ans que vous n’aviez pas fait d’album studio, pourquoi une aussi longue coupure ? C’était un problème d’inspiration ?
Il y a un espace-temps qui est différent entre le public et les artistes. L’album sorti en 2010 a été suivi de trois ans de tournée dans le monde entier. Ensuite, nous avons pris un an de pause. Le dernier album résonne des voyages que nous avons faits, c’était nécessaire pour nous de prendre un peu d’air. Puis nous avons fait un an de studio pour cet album-là. Le succès des deux albums précédents nous a aussi permis ça, de rester silencieux et de prendre le temps de créer. Il y a un décalage entre la sortie d’un album et le moment où nous passons à un autre. L’idée c’était de ressortir quelque chose et non pas surfer sur un succès ou garder une place. Plutôt prendre le risque de perdre cette place mais juste avoir quelque chose à dire, oser disparaître pour mieux revenir. Mais bien sûr, nous sommes très contents de tout ce qu’il se passe.

Vous êtes un duo, comment vous organisez-vous dans votre travail ?
J’écris les textes et nous composons tous les deux. Pour le reste je pense que c’est une réponse entre l’un et l’autre. Nous avons de la chance de s’être trouvé. Artistiquement et musicalement nous sommes sur les mêmes idées et ça permet un grand champ des possibles. J’ai l’idée générale d’un morceau, une mélodie ou quelque chose et Olivier, lui est très fort pour rattacher différents wagons. Il est plus dans le détail et moi plus dans la longueur générale. C’est assez anarchique, nous n’avons pas de place très définie.

Seriez-vous tentés par une collaboration avec d’autres artistes ? Un featuring par exemple ?
Ça nous est déjà arrivé. Là par exemple pour cet album nous avons travaillé sur des remixes avec Camp Claude. Nous avons déjà fait des featurings comme ça. Pour cet album nous avons travaillé pour la première fois avec un autre mixeur, une troisième personne, Antoine Gaillet, dont nous connaissons beaucoup le travail. C’est vrai que c’était agréable de travailler avec quelqu’un d’autre mais nous n’en avons pas beaucoup besoin pour la création. Nous ne sommes pas contre travailler avec quelqu’un d’autre mais pour l’instant ça suffit.

La scène est-ce quelque chose d’aussi important que l’enregistrement d’un album pour vous ?
Bien sûr, c’est la quintessence du partage. C’est là où les esprits arrachés se rencontrent, où nous venons chercher l’énergie, l’expérience, les moments de vie absolue. C’est assez grandiose pour nous. Par contre l’erreur se serait de faire des albums en pensant au live. Ce sont des écoutes différentes pour des moments différents mais c’est tout aussi important. Nous avons vraiment la chance de le faire dans des conditions fantastiques. Nous voyageons dans le monde entier, nous rencontrons d’autres peuples, d’autres énergies. C’est fou comme la musique rassemble sur des mêmes émotions et comment l’humain est fait de manière similaire malgré différents peuples. La musique c’est un art primaire qui fait que nous avons toujours un terrain de retrouvailles. Le partage c’est l’absolu, c’est ce que l’on vient chercher.

Votre meilleur souvenir jusqu’à présent ?
Il y en a vraiment beaucoup. Mais il y a une semaine à la Réunion, nous avons joué dans un théâtre en plein air ; une espèce d’arène à ciel ouvert au milieu des montages, entouré de cocotiers et vue sur l’Océan Indien, sous un ciel complètement étoilé. Pendant le concert, tout le monde a allumé des lumières, des briquets, il y avait des milliers de gens comme ça. Nous étions tous ensemble. Les moments comme ça sont assez magiques, j’étais là sans être là, j’avais l’impression d’être en face d’un miroir d’étoiles, comme si nous étions au milieu de l’espace. J’ai trouvé ça assez fou.

 

Cindy Lombardo

Le 21/05 à l’Espace Léo Ferré – Monaco (98), le 21/07 à la Place du Grand Jardin – Vence (06)

www.aaronofficial.com


Crédit photo : François Berthier

 

 

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